« Pour les personnes déplacées internes, lorsque le handicap s’ajoute à l’exil, c’est la double peine »

La situation sécuritaire au Burkina Faso oblige des milliers de personnes à quitter leurs villages pour d’autres régions et communes. Parmi elles, la ville de Kaya accueille des centaines de familles fuyant le nord du pays : actuellement, plus de 100’000 personnes déplacées internes ont trouvé refuge dans cette capitale provinciale. Au cœur de cette situation, le Centre Médico-Chirurgical (CMC) de Kaya poursuit sa mission à savoir prendre en charge les personnes en situation de handicap physique.

Morija permet à tous de bénéficier de soins de qualité à travers 3 services : physiothérapie, appareillage et chirurgie orthopédique tandis que l’approche sociale garantit que les soins soient prodigués à la hauteur des possibilités financières des patients et souvent gratuitement. Pour les personnes déplacées internes, lorsque le handicap s’ajoute à l’exil, c’est la double peine.

Ces personnes sont dans la précarité la plus extrême à laquelle nous ne pouvons rester indifférents. C’est ainsi naturellement que le Centre offre des soins depuis 2019 aux personnes déplacées de la ville de Kaya et de ses environs présentant un handicap physique.

Témoignage de Zakaria Badini, 18 ans, déplacé interne à Kaya

« Depuis l’âge de 3 ans, je souffrais du genou gauche. Les douleurs sont venues progressivement et ont entrainé une fonte musculaire et une flexion permanente du genou gauche. Pour marcher, il fallait soutenir mon membre inférieur gauche avec ma main gauche, ce qui m’obligeais à marcher en position courbée. 

Je suis depuis plus de deux ans à Kaya comme déplacé interne. Ce déplacement forcé a fait suite à une attaque par des terroristes dans mon village. 

Aujourd’hui, je suis en séjour de soins au Centre Médico-Chirurgical Morija où j’ai subi une intervention chirurgicale depuis le 18 mai dernier pour libérer mon genou gauche. L’intervention s’est bien passée ! 

Merci à Morija qui a pu m’offrir gratuitement cette intervention chirurgicale au CMC que je ne pouvais pas payer. » 

Soutenir des patients comme Zakari au Centre Médico-Chirurgical de Morija