Putsch militaire au Burkina Faso

Lundi 24 janvier, le président burkinabé Marc Kaboré a été chassé du pouvoir par un coup d’état militaire qui remet en cause le régime présidentiel et démocratique en place depuis 2015. Les militaires ont pris le pouvoir, ont dissous le gouvernement, l’assemblée nationale et suspendu la constitution tandis que les frontières terrestres et aériennes ont été un temps fermées  Lors d’une allocution télévisée, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été proclamé président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) qui assure désormais le pouvoir.

Les évènements des derniers jours au Burkina se situent dans la lignée de ce qu’ont vécu les pays voisins du Mali et de la Guinée avec une prise du pouvoir par les militaires. Cette situation est la conséquence d’une insécurité croissante dans des pays de l’Afrique de l’Ouest fragilisés par l’avancée du terrorisme tandis que la population reproche au régime civil de ne pas faire les efforts suffisants pour faire reculer cette insécurité. À ce jour, plus de 1,5 millions de personnes ont dû fuir leur communauté au Burkina pour trouver refuge dans une région du pays plus sûre. Pour beaucoup de burkinabés, la solution militaire apparaît comme le dernier espoir de restaurer la confiance et triompher de l’adversité/redresser la situation..

Au Burkina, la vie semble avoir repris son cours normal selon le témoignage de nos équipes mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions et connaître les conséquences de ce changement de régime. Fidèle à son principe de neutralité, Morija ne prend pas position sur ce changement politique mais souhaite poursuivre son action en restant focalisée sur l’appui aux plus défavorisés tandis que l’expérience montre que les groupes extrémistes utilisent ces situations de trouble pour cibler davantage les civils et les plus faibles. Nous demeurons plus que jamais à leurs côtés.